Je suis sortie de l’Ecole vétérinaire d’Alfort en juin 1963. Nous étions 100 = 95 garçons et 5 filles, tous passionnés par les animaux d’élevage et les chevaux, mais passionnés aussi par les productions agricoles et le respect de la nature.
Les trois quarts d’entre nous sont partis en province pour aider un praticien rural soucieux de partager son savoir avec les petits nouveaux.
Le dernier quart a choisi l’industrie, la recherche, l’enseignement ou la médecine des animaux de compagnie.
L’école nous avait appris la théorie et tout juste assez de pratique pour essayer de ne pas décevoir nos patrons. Nous étions médecins, chirurgiens, nutritionnistes. Nous avions tous subi l’épreuve des abattoirs et la surveillance des marchés. Nous avions appris pendant quatre années à surveiller les élevages qui n’étaient pas encore industriels, les sols, les locaux de vie. Nous savions que nous étions responsables du bien être animal et de la qualité des produits destinés à la consommation.
Comment en 50 ans a-t-on pu tout détruire et accepter tous ces changements destructifs ? Les fabricants d’aliments et l’industrie agro-alimentaire, ont pris en main les techniques d’élevage et l’alimentation. La qualité est passée au second plan et pour éviter les maladies, on a vacciné contre tout et surtout introduit dans les rations des produits grossissants, des antiparasitaires, des antibiotiques, des hormones…et on a même donné des substances animales à des herbivores. On a ainsi tué nos animaux, nos éleveurs et nous les consommateurs silencieux. Avec les pesticides on a tué nos agriculteurs, nos forêts, nos rivières, nos abeilles, nos vignes, nos oiseaux, nos poissons…et toujours nous les consommateurs silencieux.
Il est indispensable que nous aidions les éleveurs et les agriculteurs. Il faut leur faire savoir que 40 millions de Français sont prêts à les retrouver dans les rues pour acheter tous leurs produits, d’origine animale ou d’origine végétale.
Apprenons à retrouver le goût du vrai Cantal, du saucisson ardéchois, du miel des Cévennes, du lait de Normandie…
Il est peut être temps d’interpeller nos politiques.
Il y a sûrement quelque part en France des gens qui sont capables d’organiser des rencontres amicales et efficaces. Combien d’éleveurs regardent Facebook ? Combien d’agriculteurs ? Faisons-leur savoir que nous les attendons, une ou deux fois par semaine, avec leurs poulets et leurs canards élevés en plein air, avec leurs fromages, leurs confitures, leur vin bio, leurs légumes et leurs fruits…
J’ai entendu parler d’un certain Alexandre Jardin. Je serai ravie qu’il accepte de m’écouter. Faites-lui savoir que je suis prête à l’aider.
Des coquelicots qui ne connaissent pas les pesticides…
1 commentaire
Chère Jacqueline,
Visite le site de la marque « c’est qui le patron ?! », la démarche est intéressante. Ils commercialisent déjà du lait qui rémunère au juste prix le producteur. Le consommateur est questionné avant l’élaboration du produit.
Voici le site : lamarqueduconsommateur.com.
Belle journée,
Garance