Je garde encore un petit coup de cœur pour la philosophie et pour l’éthologie, mais je ne sais plus très bien ce qu’on en dit aujourd’hui.
Alors comment en suis-je arrivée à lire Alain Cugno et à avoir envie de vous le faire connaître ?
Chantal Thomas d’Hoste est une amie, harpiste de talent, qui n’appartient pas vraiment à notre siècle, mais qui sait découvrir des ouvrages, parfois rétrogrades, auxquels elle demande de stimuler mon cerveau. Il y a eu des Virginia Wolf inconnus et pour les fêtes elle m’a offert ce joli petit ouvrage d’ Alain Cugno, dont je n’avais entendu parler. Puisse-t-il me pardonner?
Aujourd’hui, j’ai toujours dans la tête les 120 pages de ce livre écrit par un philosophe naturaliste qui a réussi à me rattraper au vol alors que je commençais à oublier le chant même des libellules.
Un de ces petits livres qu’on emporte partout avec soi, tant ils ont pris possession de votre imagination.
J’ai retrouvé les libellules de mon enfance mais aussi celles qui ont su soulager mes peurs de la solitude.
Comme elles, je me suis remise à philosopher sur le bord des autoroutes, devant des écrans une souris au creux de la main, toujours en contradiction avec des médias menteurs.
Alors que je les croyais disparues de ma vie, les libellules ont refusé toute domination, incompréhensive ou immorale.
Aujourd’hui, j’apprends qu’ elles nous guettent et se moquent de ces humains qui ont oublié le rire, l’amour, la randonnée, les châtaignes grillées, le cidre et les crêpes au sucre. Oui, ces humains qui construisent mal et n’inventent plus rien…à peine plus doués que les termites.
Je constate donc que les libellules vibrent, s’étonnent, anticipent…alors que nous humains traquons le triste, le moche, le brutal…
Chère Chantal, comme j’ai aimé ce texte, court mais ô combien simple, gai, serin…si différent…
J’ai retrouvé mes libellules d’antan et chaque soir, juste avant que le soleil ne s’efface devant la lune, nous reprenons contact avec la Lumière, les étoiles, les couleurs, les parfums, la poésie et bien sûr la musique…libellule je redeviens…
Alain CUGNO
« La libellule et le philosophe »
Espaces libres – Albin Michel – 181 pages
Laisser un commentaire