Les souvenirs de Denise PARISSE intéressent une cité du 14ème. Les miens intéressent la banlieue est, à savoir Les Lilas dans le 93. Nos mères, petites filles d’avant 14-18, se prénomment Rose.
Denise, enfant marqué par la seconde guerre, se souvient des bombardements. Moi, cachée dans une ferme du Morvan, j’entends encore les cris des vaches en mal d’amour.
Denise appartient à un clan dont le père est l’esprit et la mère, l’âme. Mon clan à moi ? trois femmes sans homme. Ma grand-mère pleure les siens, plusieurs fois par jour et je l’embrasse pour essayer de la rassurer. Ma mère travaille pour que nous gardions un semblant de bien-être.
J’ai lu Denise Parisse et chaque page m’a rapprochée d’elle. Je crois même que je me suis surprise à lui parler de son clan et de Pierre Chambrin, cet éditeur d’un autre siècle mais tellement à l’écoute de ceux qui ont quelque chose à écrire.
Denise, les hivers étaient froids dans les appartements de votre Cité. Nous, nous vivions dans la cuisine, autour du poêle à charbon.
Il faut que nous parlions de notre Certificat d’Etudes, de la première orange que nous n’osions pas avaler et du pain qu’il fallait manger jusqu’à la dernière miette.
Vous avez fait carrière dans la presse. Moi, je suis devenue vétérinaire, ma mère ayant refusé que j’apprenne la philosophie, réservée aux riches, affirmait-elle.
Savez-vous, chère Denise, qu’il y a dans votre livre, des pages que j’ai déjà envie de relire.
Aimeriez-vous que nous nous retrouvions au 1er étage du Flore, comme des vrais écrivains ? Et surtout si vous aimez les bons « croque-monsieur » ?
Vous venez de m’obliger à feuilleter les archives de ma vie…80 ans : la politique, les études, les voyages professionnels, le travail, quelques livres et les médias…Je pense à votre mère parce que la mienne me manque, ma mère si belle, toujours si élégante.
Vous avez construit un récit vivant, sans aucune concession. Aurai-je le courage de parler de mes responsabilités au Parti Communiste, de la guerre d’Algérie, de la mort de Staline, de ma vie amoureuse, de mon métier et de ce que je suis aujourd’hui ?
Chère Denise, nous sommes en 2017. J’espère que Pierre Chambrin va lire ce billet et qu’il acceptera de vous le transmettre accompagné de mes coordonnées.
De toute façon : « Bonne année » et merci pour ces pages qui ont bouleversé mes souvenirs.
Un livre qu’il faut lire parce que nous avons tous un passé, dont nous n’osons pas parler.
Denise fait sûrement de bien beaux bouquets…en moins de 200 pages, elle nous apprend à tresser tous ces souvenirs qui rendent moins agressive la vieillesse.
Denise PARISSE
« La Cité du Souvenir » – Editeur : Metvox Publications – 192 pages
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