« Nos enfants nous accuseront » : rencontre avec Jean-Paul Jaud

J’aime la Nature mais je ne fais pas grand-chose pour la défendre. Certes, j’ai du mal à caresser la terre mais comment puis-je accepter qu’on la martyrise depuis tant d’années ? Jean-Paul Jaud vient de me bousculer et de me prouver qu’en restant silencieuse, j’accepte que tous les enfants du monde absorbent des pesticides, des antibiotiques, des produits chimiques, des colorants…  Je me suis battue contre les hormones en médecine vétérinaire et l’alimentation industrielle. J’ai essayé de promouvoir les médecines écologiques et le bio… J’ai participé, ô combien activement, au premier congrès de Nature et Progrès…Mais je me tais depuis des années, et aujourd’hui Dominique Eraud et Jean-Paul Jaud jettent sur mon bureau des tonnes de preuves qui stimulent ma honte.

Les chiffres de la FAO prouvent que nous avons détruit plus de 30% du vivant de la Terre.

Nos enfants mangent et boivent n’importe quoi. Nos animaux d’élevage mangent des antibiotiques, des antiparasitaires, des pesticides…Nos abeilles meurent, intoxiquées par des dizaines de produits chimiques qu’on dépose, à longueur d’années, sur nos cultures…Nos poissons ne se reproduisent plus, tant l’eau est polluée par tous ces étranges produits, plus ou moins modifiés, dont les fabricants ne redoutent guère la baisse du CAC 40.

Jean-Paul Jaud présente quelques-uns de ces paysans détruits par la maladie…maladie dont sont responsables tous ces produits qu’ils utilisent pour traiter le blé, le colza, le maïs, les vignes…tout ce qui pousse, car l’agroalimentaire appartient à la Chimie…et la chimie c’est l’industrie lourde qui ne connaît pas la crise.

Bien sûr que tout cela je le savais mais le film de Jean-Paul m’a obligée à remettre mes bottes et à repenser nos cultures, notre élevage, notre alimentation…Saint-Flour 1963 ! Le lait des vaches Salers donne l’un de nos meilleurs fromages. Les porcs font leur gras en se baladant dans les champs. La laine des moutons nous protège du froid et je déguste la gnole fabriquée avec les prunelles qui ont été cueillies, en automne, sur les haies encore sauvages.

Jean-Paul aime les histoires et moi j’ai aimé cette petite cité de Barjac dans laquelle les enfants découvrent les produits bios.  Ils apprennent comment tous ces produits peuvent pousser sur une terre saine, non polluée. Leur bonheur est le nôtre et plus encore quand ils comprennent que dans les bonbons industriels il y a plus de cinquante conservateurs, colorants, modificateurs de goût…et qu’ils leur préfèrent une brioche maison faite avec une farine bio.

Ces enfants-là ont appris à respecter la Terre et, bientôt, ils obligeront tous ceux qui les entourent à agir de même.

Tu as raison Jean-Paul, nous devons être les détonateurs de la  PREVENTION. Nous devons apprendre à rester vigilants à tout instant et surtout nous engager, sans tarder, pour que tout cela change.

Regardez ce film. Vos commentaires seront les bienvenus.