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Alors que je ne sais pas comment exprimer ma colère, face à ces voyous qui s’en prennent à mes souvenirs, il me semble indispensable de remercier Marcel Cohen pour son livre :
« Sur la scène intérieure – Faits ».
Votre histoire est la mienne, cher marcel, et je sais que ma mère vous aurait reçu comme un fils.
Quand nous ne serons plus là pour parler des otages de décembre 1941, de Drancy, des arrestations, de juillet 1942 et des cris qui résonnaient dans le Vel d’Hiv, des wagons à bestiaux, des miliciens, de nos familles à jamais meurtries…oui, quand nous ne serons plus là qui osera parler de la Shoah ? Les films, les livres, les musiques resteront mais qui gérera les mises au pilon ? Qui empêchera tous ces macabres voyous de défiler en pyjama rayé et le crane tondu ? Qui interdira aux bras droits de se lever vers des cieux encore souillés par les cendres de tous les nôtres ?
Oui, cher Marcel Cohen vos souvenirs sont les miens. Je ne suis pas critique littéraire mais aujourd’hui je préfère écrire que parler.
Aussi, j’ai choisi mon blog pour vous remercier d’avoir écrit ce livre qui en dit plus long que certains pavés historiques.
Ma mère est partie en octobre 2000. Je lui ai promis de ne pas rester silencieuse. Elle redoutait la haine et considérait l’antisémitisme comme un vice rédhibitoire. Je suis heureuse qu’elle n’assiste pas à ce qui se passe, mais je sais qu’elle aurait souhaité vous remercier.
Depuis quelques années, je parle dans les écoles. Je raconte aux élèves comment, entre 5 et 9 ans, j’ai traversé la tourmente.
Certains sont venus me demander un cours sur la littérature de la Shoah. Je ne manquerai pas de leur parler de votre livre…que j’aime comme s’il était le mien.
Ceux qui me lisent, vous liront…
C’est un vœu que je vous offre, en ce tout début 2014.
Marcel COHEN – Sur la scène intérieure – Faits –
L’Un et l’Autre Gallimard
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