Je vous souhaite un bon anniversaire…

Avec Google, impossible de rester indifférents…étant entendu qu’il faut tout de même cliquer au bon endroit. Ce matin, en cherchant la date de naissance de Strauss, je suis tombée sur les coordonnées du Père Noël. J’ai passé ma commande, puis j’ai cherché tous ceux dont on devait fêter l’anniversaire en cette année 2013, naissance ou départ.

Savez-vous qui aurait eu 2000 ans, 1000 ans, 500 ans ?

Qui a disparu en l’an 513 ou 1013 ou 1513 ou 1913 ? En ce qui me concerne, je suis tellement respectueuse du passé, que j’ai encore besoin de saluer ceux qui ont enchanté ma vie. Je pense à Albert Camus, dont tout le monde parle et qui aurait eu 100 ans ce 7 novembre. Mais je pense aussi à Wagner, à Verdi, comme j’entends encore les larmes qui ont accompagné les départs de Picasso, de Piaf, de Cocteau, de Noureev. J’aurais bien aimé offrir quelques fleurs à Catherine Deneuve dont on a fêté les 70 ans et qui nous a parfois fait rêver.

Mais parmi tous ces noms, il en manque un et ce manque m’est insupportable. Denis Diderot est né à Langres le 5 octobre 1713. Il y a eu 300 ans. Nos responsables de la Culture, ayant enfoui leur nez dans les manifestations paysannes, les théâtres vides mais surchargés d’impôts, les prix littéraires destinés à recharger les trésoreries des maisons d’édition, les dépenses intempestives des salles subventionnées…ont oublié ce grand Français toujours présent. Oui, nos responsables de la culture ont quasiment  oublié le tricentenaire de la naissance d’un homme pas comme les autres mais qui reste notre orgueil. Je sais que Langres a organisé des festivités, mais qui n’ont guère pu atteindre la capitale.

Qu’ont dit nos médias, notre presse ? Suis-je passée à côté des affiches destinées à faire revivre ce démocrate inconditionnel, ce rassembleur, cet immense écrivain, cet humaniste admiré dans le monde entier…cet homme des Lumières qui nous a autorisés à profiter de tout ce qu’ apporte la Connaissance.

Sophie Chauveau, qui a permis à Diderot de retrouver sa place dans les foyers du 21ème siècle, s’en est mêlée. Pour briser un silence honteux, elle a accepté d’allumer 300 bougies partout où on lui a demandé…et je sais que les Suisses de Neuchâtel lui ont réservé un accueil plus que chaleureux.

Mais vous, Madame la Ministre de la Culture où en êtes-vous ? Car c’est tout de même à vous de ranimer la flamme et de proclamer dans les écoles, dans les médias, dans les salles de spectacles, dans les musées…que Diderot c’est la France et avec 300 ans d’avance, l’Europe, tout au moins celle des Lumières.

Prenez aussi le temps, chère Madame, de rappeler que Diderot est l’homme de tous les savoirs, l’artisan de l’Encyclopédie, l’architecte de notre Liberté républicaine.

N’oubliez pas de dire que c’est l’un des plus grands de nos écrivains, qu’il aimait la peinture, la musique, les femmes, sa famille, la bonne cuisine…et si les mots venaient à vous manquer, n’hésitez pas à contacter Sophie Chauveau, qui dit avoir passé de longues nuits à ses côtés.

Je vous souhaite un « Bon anniversaire Monsieur Diderot ».