« Nagasaki » Eric Faye – Stock – 180p. Charles Dantzig publie un essai intitulé : « Pourquoi lire ? ». Je lis plus que je ne mange, mais je lis chaque jour…chez moi, dans les cafés, dans les trains et depuis quelques mois, en voiture, j’écoute les CD des Editions Thélème…Flaubert, Victor Hugo, Sagan et tant d’autres que vous trouverez sur leur site. C’est aussi de la lecture. Ne sont mes amis que les gens qui aiment lire…à une exception près, ma grand’mère qui, élevée dans un ghetto polonais, ne savait ni lire ni écrire mais à laquelle, pendant des années, j’ai lu, à voix haute, chaque soir, tous les romans de Pierre Loti. Béatrice Commengé m’a offert le « petit dernier » d’Eric Faye…j’aime cet auteur et j’aime ce livre de 108 pages, qui ressemble à un psychodrame, qui nous remet en question, disons qui remet en question, notre besoin d’isolement. Tous, nous ressemblons aux personnages d’Eric Faye…à celui qui travaille et chaque soir s’isole dans son appartement, mais aussi, à cette SDF qui a organisé son terrier dans un coin peu accessible mais dont elle sort, pendant des heures, quand elle est seule. A l’homme, elle vole sa solitude, ses petites manies, ses mesquineries connues de lui seul. C’est cette intrusion dans son Moi médiocre qu’il lui reproche. Cette femme qui a volé son temps de repos, son territoire, un peu de ses repas sans charme…cette femme qui a commis un viol spirituel mérite d’être condamnée. Elle est condamnée. Il vend sa maison, s’enfuit car il est détruit. Pouvait-il répondre à la lettre qu’elle lui envoie, expliquant et demandant pardon ? Eric Faye nous confirme que son histoire est tirée d’un fait réel. Je le crois car, chaque soir, en rentrant, je fais le tour de mon appartement et je regarde si quelqu’un a mangé mes fromages blancs. Il faut vraiment beaucoup de talent pour écrire un roman qui nous montre que nous sommes tous des égoïstes, incapables de partager un coin de placard ou une bouteille de jus d’orange…des égoïstes qui pourtant ne possèdent rien. Merci, Eric Faye, pour ce livre…bijou d’humour et tison qui rallume le sourire des fantômes.
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1 commentaire
J’ai été très décue par le livre de Dantzig, pourtant je m’en faisait une joie, imaginant avec délectation toute mes bonnes et mauvaises raisons de lire à confronter avec les siennes. Ben rien, c’est creux, vaniteux et même pas rigolo… S’il te passe entre les mains tu me donneras ton avis. Biz