Regardons la terre qui nous nourrit…

Je n’ai jamais aimé les journaux mais j’ai toujours eu besoin d’être parfaitement au courant de tout. Aujourd’hui, l’information que nous impose la télévision m’agace, mais Internet me comble. Je lis. J’imprime. Je relis et si besoin est, je classe des articles que j’oublie en quelques jours. Mais de toute façon j’inscris dans ma mémoire ce qui me permet de protester, de grogner, de me mettre en colère pour affronter le monde entier. Le jour où je deviendrai indifférente c’est que l’âge aura commencé à grignoter le disque dur qu’est mon cerveau.

En relisant mes notes, je découvre qu’en Virginie (USA) une femme, meurtrière et déficiente mentale, a été exécutée par injection mortelle…tout comme le voulait Hitler. Puisse Dieu, le vôtre ou le mien, accueillir cette femme dans Son Paradis.

Dans cette même Amérique, que nous aimons encore, la cuvette en émail blanc surmontée de sa chasse d’eau et ayant appartenu à Salinger est en vente pour 1 million de dollars ! Salinger qui fuyait les « conneries » du monde doit se retourner dans sa tombe.

Depuis des années, on nous affirme que Voltaire est antisémite, islamophobe et esclavagiste. Aussi, je pense qu’il aurait applaudi à la suspension de ce professeur d’histoire qui a trop parlé de la Shoah à ses élèves. C’est vrai que nous devons être bien agaçants avec nos étoiles jaunes, notre Rafle, nos six millions de morts, nos larmes…Madame, on vous a trompée, car des Juifs il en reste un peu partout…Moi par exemple, et je voudrais bien pouvoir vous remercier d’avoir tant parlé à vos élèves. Où puis-je vous envoyer quelques roses ? Pas 6 millions…car les trains à bestiaux n’existent plus…

Toujours dans mes papiers, je lis qu’un « psy » soigne, pour des milliers de dollars, les chiens mal dans leurs poils des stars américaines. Oui, César Millan, 41 ans, traite les chiens névrosés, tristes, émotifs, agressifs, sans appétit ou boulimiques…et pendant ce temps-là, des gamins meurent à la guerre pour que nous puissions garder nos privilèges. Et pendant ce temps-là, on abat des animaux qui regardent le Dieu des hommes en hurlant de douleur. Et pendant ce temps-là, les maladies nouvelles s’en prennent aux enfants, aux affamés, aux silencieux…Et pendant ce temps-là des fous enferment des otages…Et pendant ce temps-là, je refuse de me taire.

D’autres papiers se glissent sous mon regard…On vend des dents de dinosaures mais notre Caisse d’Assurance Maladie ignore qu’il faut 32 dents pour manger cinq fruits et cinq légumes par jour…On prépare des manifestations pour augmenter notre rogne de ne plus pouvoir gérer notre temps de travail…On offre aux Vieux le vaccin contre la grippe mais on augmente leurs loyers…Un homme qui, il y a quelques années, a assassiné une femme, remonte sur scène…une femme ? Ce n’est pas vraiment grave !

Partout des inondations, des glissements de terrains, des maladies, la faim…des morts qui se taisent.

Car voyez-vous, la mort est la même pour tous les êtres vivants. Nous devons la respecter, comme nous devons respecter la terre qui nous nourrit, et toujours, leur laisser le temps de nous approcher, de nous comprendre. Je crois même qu’elles aiment que l’on se taise…

Nous nous entendons bien, soyez-en sûrs.