Non, Pontoise ce n’est pas le bout du monde et ce que nous offre Kliclo mérite le déplacement. Nos mémoires éclatent, se figent et soudain se rassurent. Cette artiste-là protège notre départ car elle semble bien « la gardienne de nos larmes ». Il y a les cendres, les pavés qui brûlaient leurs pieds écorchés, les murs sur lesquels ils annonçaient leur mort, des lettres déchirées qui criaient leurs prières…Il y en a qui me reprochent de trop parler de la Shoah mais, vous Kliclo vous l’inscrivez au scalpel au plus profond de nos mémoires. Vos œuvres semblent à l’aise dans ce merveilleux théâtre des Louvrais, à Pontoise, mais je les attends au Musée d’Art Moderne, au Musée de la Shoah, dans le hall de l’Opéra Bastille…à Berlin, à Prague, à New York, à Londres…partout où ils recevront les regards attentifs et obstinés de ceux qui ne veulent pas oublier. Vos pellicules doivent descendre du ciel…ce ciel immuable qui a vu la destruction de tout un peuple…des résidus qui à chaque instant imprègnent nos regards toujours inquiets. Votre œuvre Kliclo est comme la preuve de notre reconstruction mais elle doit nous aider à parler et à nous protéger. Comment oublier cette petite pendule sur ce mur de la honte ? Votre peinture est en mouvement et le soleil de Pontoise en a fait sortir chaque molécule. J’en ai compté six millions. Peut-être, est-ce pour vous qu’un jour Primo Lévi a écrit : « Mettre au monde une œuvre c’est chaque fois mourir un peu ». Quand nous avons quitté Pontoise, le soleil avait disparu mais chaque mouvement de votre peinture s’accroche encore à mes souvenirs.
Kliclo est présente sur Google Et je sais qu’on peut la joindre : kliclo@free.fr
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Le site de Kliclo : http://sites.google.com/site/klicloart/l-apostrophe-t-h-e-a-t-r-e-des-louvrais-pontoise