Les massacres du Rwanda sont inscrits dans notre mémoire mais en refermant le livre de Gilbert Gatore le silence s’impose. C’est un peu comme si, pendant un long moment, nous devions reprendre notre souffle.
« Le Passé devant soi » unit les destins de deux personnages, Isaro et Niko, qui refusent l’oubli mais qui refusent aussi l’odeur de pourriture des souvenirs…des souvenirs auxquels on demande de ciseler l’avenir. Gilbert Gatore est-il un sauveur d’âmes? Il faut dire que l’ on se sent tellement proches de lui.
Qu’importe, si Isaro qui a choisi la France et Nico qui se terre au fond d’une grotte, sont des victimes rwandaises. L’auteur nous demande d’interprêter, nous-mêmes, les cris déchirants des uns ou les chuchotements tendres des autres.
Ce livre est un chef d’oeuvre, une longue prière philosophique qui refuse l’usure du passé.
Achetez-le. Regardez-le longtemps avant de l’ouvrir puis faîtes le vide dans votre esprit car vous n’avez pas affaire à un roman mais à une sorte d’autopsie de la mémoire…vous comprendrez les bourreaux et les victimes…Oui, il est possible de survivre à de telles épreuves.
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1 commentaire
Je suis contente que vous aimiez ce roman que j’ai lu il y a un mois et que j’ai adoré. Sa force vient de sa subtilité je crois. Je travaille en ce moment à l’organisation du prochain Salon du livre de Vernon qui aura pour thème l’Afrique noire, et j’espère que Gilbert Gatoré pourra être des nôtres.