Où donc est parti mon père?
Je sais que vous doutez encore de l’existence de l’Holocauste. Où étiez-vous
en 1945 quand les soldats américains, anglais et russes ont ouvert les portes
des camps de la mort…Auschwitz, Mathausen, Treblinka…L’odeur des corps
en putréfaction tordait leurs estomacs et tous pleuraient de honte et de rage.
Ces camps étaient probablement des clubs de vacances pour « sous-hommes ».
Mon père aimait sa famille, sa maison, les beaux vêtements et les bagages en cuir.
On est venu l’arrêter le 20 août 1941 car il figurait parmi les juifs apatrides.
Je venais d’avoir cinq ans. On l’ a conduit à Drancy…un hôtel de standing dans
lequel il a séjourné jusqu’au 22 juin 1942. Il avait perdu son sourire, son beau
costume et une dizaine de kilos. Les archives, Messieurs les Révisionnistes, disent
qu’il est arrivé à Auschwitz le 9 août. Un voyage en première classe? Il n’est pas
revenu…est-il mort dans un four? est-il mort de faim? a-t-il fini ses jours dans une
île du Pacifique? Vous doutez du massacre de millions d’hommes, de femmes et
d’enfants juifs, tziganes, homosexuels…et des hommes d’état vous offrent une
tribune pour mieux exposer vos idées qui font la honte des hommes civilisés.
Restez où vous êtes…là où on cherche encore à construire la Haine.
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