hier …. 1er juillet 1936 – 22H30 – 20 rue de Romainville, au 3ème étage, une sage-femme m’attend. Mon père souhaitait un petit David, le lendemain il déclarera une petite Jacqueline – Rachel
aujourd’hui… 1er juillet 2016 – 22H30 – cet anniversaire tant redouté. Je viens d’avoir 80 ans et je me penche doucement en arrière, mais je regarde avec bonheur ceux qui sont là, tout autour de moi.
Avant de vouloir reprendre mon blog et de redonner un petit coup de jeune à mon site j’ai essayé de mettre une dernière touche au puzzle de ma vie.
Ma vie…80 ans…je t’aime un peu, beaucoup, passionnément…et parfois pas du tout !
Je pense à tous ceux avec lesquels j’ai tout partagé et qui occupent aujourd’hui mon implacable besoin de m’imposer le passé.
Je pense à ceux avec lesquels j’ai partagé ma vie…ma grand-mère qui m’a permis de retrouver une enfance, ma mère qui a accepté toutes mes complications, Michel, Hélène, Ghislaine, mon beau-père qui a su me faire confiance, mes copains de promo, Christian Juin…
Je pense à ceux que j’aime et qui n’ont jamais cessé de répondre « Présent », ceux-là même qui toujours me comblent, dispersant mes coups de blues, mes colères, ma fatigue, mes projets sans suite, mes idées folles…ma peur de la vieillesse. Ils étaient tous – ou presque tous – autour de moi ce soir du 1er juillet 2016, chez Nathalie et je crois qu’ils ont réussi à me faire rire.
J’ai constaté que depuis 2011, je n’avais pas mis à jour ma biographie. Indifférence ? Je ne pense pas car je respecte ceux qui me lisent et les statistiques prouvent qu’ils sont encore nombreux.
Manque de temps ? Oui, c’est probable, car j’en passe beaucoup trop sur Facebook qui, pourtant, ne donne aucune satisfaction littéraire.
Comment ai-je pu passer tant de temps sans parler des « Productions du Chinchilla », de « Dracula, mon histoire » à La Huchette en mai 2012 et à Avignon, de ma hanche toute neuve, de mon séjour en Toscane en juillet 2011, de mes retrouvailles avec Romain Gary, des 90 ans de Lucienne, de la publication chez Narayana de « Mes rencontres avec des homéopathes remarquables », de mes émissions avec Nathalie Lefèvre sur Radio Médecine Douce, de mes formations à l’Homéopathie vétérinaire pour le grand public, de mes projets avec Hippocratus …
Presque quatre années au cours desquelles j’ai retrouvé le goût du Beau, du calme, des livres, de la musique, du silence, de la marche… Pardon de n’avoir pas trouvé le temps de vous le faire savoir. Voilà c’est réparé et comme je fête aujourd’hui mes 80 ans, c’est un bonheur de vous retrouver.
Jacqueline Peker
Je pousse mon premier cri le mercredi 1er juillet 1936 à 22h, Rue de Romainville aux Lilas(93) dans le lit qui a vu naître ma mère le 17 mai 1912. Sont présents la même sage-femme, ma grand-mère, mon grand-père et Jacques le frère de ma mère. Henri, mon père, né en 1909 en Roumanie, désespéré d’avoir une fille, a préféré rejoindre les copains au bistrot du coin.Je grandis entourée de ceux qui m’aiment…y compris mon père tout à la joie d’avoir une fille. Août 1941 Le 14 décembre 1941 ma mère est avertie que son père, Ferdinand Feldman, mon grand-père , sera fusillé au Mont Valérien, le 15 au matin. A Drancy, où il avait été interné, il a été désigné comme otage. Il était juif et communiste.Il mourra en ayant demandé un béret pour partir couvert comme un Juif et en chantant la Marseillaise, comme un Français qu’il voulait être. Février 1942 Juin 1942 Début 1945 |
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Juin 1955 : Baccalauréat sciences expérimentales Octobre 1955 : Baccalauréat philosophie Je m’inscris à la Sorbonne avec le projet de suivre des études de philosophie.Je découvre les grands de ce monde…je fais de la Politique…mais nous manquons d’argent et pour faire plaisir à ma mère je m’inscris en faculté de Sciences et prépare le P.C.B. Octobre 1956 – Juin 1959 Je prépare le concours d’entrée à l’Ecole Vétérinaire. Je gagne ma vie en travaillant, comme professeur de sciences, au camp américain de Fontainebleau, en chantant au Lapin Agile et en me servant d’une lanterne magique au cabaret l’Ecluse… pendant les week-ends. J’ai depuis des années une grande activité politique car j’ai pris la suite de mon grand-père et de mon oncle mort pour leurs idées. Je suis alors l’orgueuil de ma grand’mère…ma baba avec laquelle je partage tout. Octobre 1959 – Juin 1963 Je suis élève à l’Ecole Vétérinaire de Maisons Alfort. Je m’intéresse de plus en plus à l’homéopathie et mes amis, médecins ou pharmaciens, m’apprennent à enseigner, à écrire, à prescrire. Septembre 1963 Je deviens l’assistante du Dr Ferraton, vétérinaire à Saint- Flour dans le Cantal. J’aime les paysans bourrus et chaleureux qui font confiance à mes granules et à mes connaissances. Je lis beaucoup mais je n’ai pas le temps d’écrire. Octobre 1964 |
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Du 1er janvier 1967 au 31 décembre 1971, je vis une expérience très exceptionnelle auprès de Madame Simonnet-Haibe, PDG des Laboratoires Biotrol. J’y occupe successivement des postes techniques, commerciaux, administratifs. Je prépare des masters de publicité, de marketing. J’obtiens, au Conservatoire des Arts et Métiers, un diplôme d’ingénieur des plastiques à usage médico-chirurgical. C’est pour retrouver un peu de vie privée que je quitte Biotrol. Les Laboratoires Dolisos et son PDG Jean Tetau ont besoin d’un vétérinaire. Enfin je vais m’impliquer totalement dans cette Homéopathie que je connais depuis l’âge de 17 ans. En 1972, le décès de Mr Tetau m’oblige à réorganiser ma vie professionnelle. Début 1973 |
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20 Mars 1973 1996 : je suis élue Présidente de la SFH – Société Française d’Homéopathie – créée en 1889…jamais une femme n’avait été présidente…et une femme vétérinaire. C’est une dernière grande joie de ma mère dont je dois parler…si je veux être moi-même.Elle me quitte le 20 octobre 2000, en me reprochant de ne pas savoir me reposer. 1er Juillet 2006 Janvier 2008
Février 2011 En 2009, Sophie Chauveau m’autorise à partager sa vie avec Diderot…Langres sous la neige, le Neveu de Rameau…l’amour des mots qui réchauffent le cœur et « Un génie débraillé » qui n’appartient qu’à moi. En mars 2010, pour la première fois, je suis au Salon du Livre et, sur le stand des Editions Baudelaire, je signe mon petit recueil de poèmes : « Le temps n’efface rien ». Juillet 2010, je roule sur les chemins de mon enfance…Saint-Honoré-les-Bains, Préporché, Villars, le cimetière… la ferme a disparu et avec elle les vaches, les cochons…tout ce qui, pendant trois ans, m’a protégée et construite. Je crois bien que je ne retrouve le sourire qu’à Saint-Flour et pourtant là aussi les vaches semblent avoir disparu. 2011…j’ai mille projets. Mes petits veillent et je ne dois pas les décevoir. Mes petits enfants :
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8 commentaires
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En consultant son livre écrit avec LM Bonnefous, hérité de mon père vétérinaire, je suis ensuite tombée sur son blog et j’admire profondément son histoire de femme et de scientifique. Michelangelo La Cavera, veterinaire (traduit avec Google de l’italien, désolé ..)
Bonjour
Je souhaiterai vous auditionner pour l’académie vétérinaire
Merci de me transmettre votre adresse mail
Meilleur sentiment
Dr François VALON
Quel bonheur de vous trouver dans ces mots si vrais, chère Jacqueline.
Courage, énergie, partage, curiosité, engagement.
Et le plaisir de siroter le calme, le silence, la parole qui ne fait pas de bruit … mais si…
Ne lâchez rien chère Grande Dame.
Vivez très très très longtemps 😉
beau site .voulez vous m inscrire a votre blog. Merci
VILLARS.-Moulins-Engilbert. Merci de ce que vous êtes, madame. Sommes rédacteurs (bénévoles) à la revue « Vents du Morvan » et notre prochain sujet (les Justes dans le Morvan) nous fait découvrir Md Teyssèdre. Nos précédents articles étaient: »Mémé Soudan » (paru dans Yad Vaschem) et Gartenlaub, médecin roumain, juif, à Château-Chinon que j’aimerais vous envoyer. Après celle de la « Juste » C. Charton de St Honoré, l’histoire de Md Teyssèdre et de Jacqueline Peker pourrait-elle faire l’objet d’un article? Si nous pouvions échanger directement ce serait plus facile. Certes, nous avons votre biographie, les souvenirs de madame Courault, mais bien des questions nous brûlent les lèvres encore. Ainsi, savez-vous de quelle région de Roumanie est originaire votre père? Nous y avons des amis.
Espérant vous lire bientôt, nous vous prions de recevoir toute notre sympathie et nos remerciements anticipés,
Serge et Jacqueline BERNARD
Précieuse Jacqueline,
Ton hommage autour d’Hélène Charpentier à la Philharmonie m’a beaucoup touché. Sur plusieurs plans. Je t’en remercie du fond de mon être. Ton mot sur les méandres de l’âme humaine est d’une justesse inouïe. Je tiens ici à proclamer haut et fort que le remarquable tient du travail dans l’ombre- autrement dit: de l’artisanat- que fait Hélène avec sa Marido d’Amiens, vrai orfèvre de la voix dans la Voie de la musique. L’art ne peut s’exprimer et exister qu’après un long travail fait de hauts et de bas tel qu’incarne Marido et son Hélène. Un vrai travail d’équipe.
Hommage!
Marido, je te salue bien bas.
Bonjour Jacqueline
C’est un plaisir et très émouvant de lire votre histoire, votre parcours et sentir entre les lignes beaucoup de dynamisme et d’humanité.
Au plaisir de vous revoir chez Toraya pour une petite discussion sur le sujet du moment…
Amicalement
Nora…maman d’Enoha 🙂
Bonjour,
comme nous en avions parlé ce vendredi au Père Lachaise, l’écriture aide beaucoup. Votre biographie m’a émue
Tant que vous pouvez écrire faite le cela compensera beaucoup de choses que l’ on a besoin d’évacuer.
Pour le peu de minutes que je vous ai rencontré, en rentrant je me suis mise sur votre site, chapeau ,
Maryvonne amie de Christian chute ne pas le dire
Je me permet de dire amitié car moi aussi j’aime les animeaux