J’avais gardé à portée de clic cette photo prise dans un magasin BCBG, de la rue saint-Honoré…des poupées barbie sur un baby foot…ainsi peuvent se calmer les nerfs des maris mal compris, ainsi va se forger la notion de respect des femmes chez des adolescents débiles, ainsi, en frappant de plus en plus fort, vont se défouler des dizaines de gamins des beaux quartiers. Les poupées barbie ?…monstruosité de la représentation des femmes normales, des femmes qui travaillent, qui étudient, qui font le ménage ou la cuisine…De toute façon, ce nom de « Barbie » m ‘agace et me rappelle tant de mauvais souvenirs. Mais pardon, la « journée de la femme » c’est surtout le combat quotidien de millions de femmes meurtries, bafouées…des femmes créées par Dieu qui, dans sa précipitation, s’est tout simplement trompé de chromosome. Cette journée de la femme je la revis avec toutes celles qui ont accompagné ma vie. Ma grand’mère, si belle, si tendre et qui a veillé sur mon retour à la civilisation dès 1945. Elle était illettrée, certes, mais nous aimions Beethoven et Pierre Loti. Ma mère, cette grande dame qui a su respecter mes idées, mes projets…mais un peu moins mes engagements. Nous avons toujours marché d’un même pas. Comment ne pas penser à Magda Tagliaferro, à Olga Stens et à la mère Teyssèdre, cette paysanne de la Nièvre qui a protégé pendant toute l’occupation une petite fille triste et bougon. Je pense aussi à Mademoiselle Paret qui, en quelques semaines, m’a appris à lire et à écrire…j’avais un peu plus de neuf ans ! Aujourd’hui, d’autres femmes sont à mes côtés : Hélène Sadovska, Monique Mélinand, Martine Faupin, Dominique Cagnart, Anne-Marie Bilbaut, Ghislaine Binès et je sais que j’en oublie…Avec Sophie Chauveau je parle de ma mère, de mes chats ou des siens et encore de Diderot. |
5 commentaires
Aller au formulaire de commentaire
Bonjour Jacqueline,
Pour faire semblant de faire quelque chose, nos sociétés ont imaginé ces « journées de ». Journée de la femme ? Elle fait aujourd »hui autant de bien aux femmes que la Journée de la baleine aux baleines.
Nous vivons dans un monde de pensée virtuelle où l’on se fait croire que parce qu’on y a mis des mots, les maux n’ont plus à être pensés et soulagés.
Voici près de vingt ans que la Journée Internationale des femmes a été instituée : en voyons-nous vraiment les effets ? Toujours pas d’égalité des salaires, toujours pas de parité véritable, toujours pas de système de garde efficace pour les enfants, toujours pas de respect des femmes et même, me semble-t-il, une régression de la pensée sur les femmes et sur leurs droits.
Aujourd’hui, jour d’élections régionales, je suis allée voter et je me suis encore une fois indignée de ce que les femmes sont dites madame ou mademoiselle, épouses de, veuves de, divorcées de. Une traçabilité, comme les vaches. Les hommes ? Ils sont eux et rien qu’eux.
Il est révélateur qu’il y ait encore une condition des femmes. Il n’y a pas de condition des hommes. Nous sommes encore considérées comme une sous-catégorie particulière de l’humanité alors que nous en sommes plus de la moitié en nombre.
Tant qu’il n’y aura pas de changement véritable de l’inconscient masculin, tant que la pensée de la femme et en tant qu’objet de séduction et en tant que mère ne sera pas véritablement réévaluée, tant qu’il n’y aura pas une véritable solidarité des femmes entre elles qu’empêche tout le discours de séduction (donc de rivalité) dont les magazines féminins, le cinéma, la télévision se font les complices, il y aura une « condition des femmes ».
A un journaliste d’une radio périphérique qui me demandait, narquois, si je n’étais pas un peu féministe, j’ai répondu : Pouvez-vous imaginer une société dans laquelle des femmes se réunissent pour décider de la façon dont les hommes doivent vivre leur sexualité , de la façon dont ils doivent ou non avoir des enfants, de la façon dont ils doivent ou non travailler ? Absurde, n’est-ce pas ? Eh bien c’est que qui se passe pour les femmes et si ,considérer que c’est ridicule, grotesque (voire scandaleux) c’est être féministe, alors oui, je suis féministe,
J’ai eu l’occasion de rencontrer un descendant d’indiens iroquois : il m’a expliqué que la pensée sur les femmes est liée au désir de possession de la terre, que c’est la notion même de patrimoine (il n’y a pas de matrimoine) qui signe notre état d’esprit. La terre, m’a-t-il dit, n’appartient à personne, nous lui appartenons, nous en sommes tous, les hommes comme les femmes, les hôtes, les invités et non les propriétaires. Une vraie pensée écologiste à méditer !
Je suis complètement remuée.
Faïka
comme c est joli ; et si gentille votre pensée pour Magda
bien amicalment vous vous souvenez
Philippe Rougier
magdabarre@yahoo.fr
Toujours un grand plaisir de te lire, car tu dis ci bien les choses.
je t’embrasse rosette
Très émue a la lecture de votre billet, merci Jacqueline .
Tendresse Anne-Marie