Nous sommes trop habitués à faire confiance à notre corps et à le laisser décider
à notre place. Aussi, quand quelque chose se détraque nous perdons les pédales.
Oui, je vois le bout du monde mais personne n’a pu imaginer que mes yeux seraient
allergiques aux collyres…Je suis effrayée par mon impuissance, moi qui, pendant des
années, ai soulagé tant d’animaux. J’ai mal…alors je grogne et je me cache…comme
n’importe quel chien ou n’importe quel chat!
Pourtant, il y a des gens qui nous montrent combien tous ces petits bobos ont peu
d’importance face à la mort qui s’installe irrémédiablement et décide seule du temps
qui nous reste. Peu de temps avant mon intervention j’ai lu le dernier livre de Christiane
Singer : « Derniers fragments d’un long voyage », une leçon de courage, un hymne à la
vie. L’auteur sait qu’elle est condamnée, qu’un cancer la ronge, alors elle s’entend avec
la Mort pour que son départ ne soit pas trop pénible. Le calvaire que vivent l’âme
et le corps de Christiane Singer devrait nous apprendre à mieux gérer tout ce qui se
détraque en chacun de nous et qui est aggravé avec l’âge, la pollution, les angoisses,
les agressions de toute sorte.
En écrivant ce billet je pense à Christiane, disparue le 4 avril. C’était une grande dame
et je lui offre le miracle des mots…car elle était aussi un grand écrivain.
Pour les vacances préparez-vous quelques livres :
– Jean-Paul Dubois : « Hommes entre eux ».
– Catherine Singer : « N’oublie pas les chevaux écumants du passé ».
– Henryk Grynberg : « California Kaddish ».
J’ai profité de ce repos imposé pour regarder des DVD. Préparez-vous un bon plateau-
repas et découvrez le « Salomé » de Richard Strauss avec Maltifano et Terfel…
Ne refusez pas 110 minutes de bonheur…alors qu’autour de vous tout semble
si fragile.
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